Et toi? L’exposition de l’été, par l’artiste montréalaise Roselyn Le Cours – une invitation au vernissage

Le Centre d’action culturelle de la MRC de Papineau vous invite à visiter la nouvelle exposition de l’artiste Roselyn Le Cours, intitulée Et toi?, qui sera présentée du 8 juillet au 4 septembre. Née à Montréal, Roselyn se consacre exclusivement à sa pratique depuis 2015. Ses créations reflètent sa sensibilité aux enjeux sociaux et environnementaux. Et toi? a été créée en plein mouvement #metoo; elle dénonce la pédophilie, le harcèlement sexuel, l’abus et la disparition de femmes et d’enfants.

L’exposition présentera des œuvres grand format mesurant pour la plupart 48 x 72 pouces. Les scènes évoquent des contes de fées où les loups et les agneaux cohabitent tout en cachant une tout autre réalité. Une série de 100 sculptures évoquant le soulèvement pacifique des femmes sera également présentée; des femmes nues aux corps imparfaits, blessés, cicatrisés. Leur transparence évoque le secret de la souffrance ignorée et tue trop longtemps. Finalement, on découvrira une installation composée de sacs de papier Kraft transformés en masques, suspendus au plafond; ils sont usés et flétris, ont trop servi. Dans cette installation, les masques s’envolent, évoquant la libération de la parole, la sortie de l’anonymat, la fin de la honte.

Le public est invité à assister au vernissage en personne, le vendredi 8 juillet à compter de 17 h, au Centre d’action culturelle de la MRC de Papineau.

Description du projet
Dans un royaume de strass et de faux brillants, les méchants loups rôdaient et étaient légion. Un jour, une vague se forma, prenant ampleur et vélocité, nourrie par les flots de générations en colère. Elle inonda le territoire occupé, emportant murs et monuments. Les troupeaux, d’abord craintifs, s’aventurèrent un peu plus loin, petit à petit, enfin libérés. Forts de leur solidarité, ils attaquèrent leurs prédateurs.
Je suis encore tombée sur l’avis de recherche de Sébastien-Métivier, disparu en 1984, que les parents affichent toujours. Cet avis qui se sédimente sous les publicités m’émeut et me hante. Que lui est-il arrivé? Sous le joug de quel prédateur est-il tombé? Qui sont ces prédateurs? En consultant les archives médiatiques, et les dossiers du Réseau enfants-retour et de la GRC, j’ai constaté le nombre des enfants pour lesquels nous n’avons aucune trace, aucun indice. Ces dossiers de disparition sont bien maigres. J’ai intégré les résultats de mes recherches aux œuvres. Les textes et les photos des avis de disparition y apparaissent floutés, effacés, comme ces enfants de notre mémoire. Les photos des fillettes poussées par leurs parents dans les concours de beauté, offertes en pâture aux prédateurs, s’y retrouvent également.

Le méchant loup et l’agneau revenaient sans cesse. J’ai relu La psychanalyse des contes de fées, de B. Bettelheim. La métaphore du conte est devenue un fil conducteur. Le phénomène #metoo m’a surprise en plein travail et s’y est greffé. Les histoires se croisaient. Combien de ces dénonciations étaient des abus d’enfance! J’ai répertorié les mots-clics du mouvement et les ai aussi intégrés. Ainsi, tels les avertissements des contes de fées, l’univers coloré et faussement ludique de mes œuvres cache l’angoisse et la peur. Cette proposition d’exposition célèbre le mouvement #metoo.
Démarche de l’artiste
Curieuse et sensible, je cherche à communiquer mon indignation devant la condition humaine. Je suis très préoccupée par les enjeux sociaux. Je ne veux toutefois pas faire la leçon; je cherche le partage et le dialogue, et j’espère susciter la réflexion. Mes thèmes privilégiés sont l’environnement, la condition humaine, plus particulièrement celle des femmes et des enfants. J’aborde ainsi, par exemple, les thèmes de la surconsommation, de la pollution, de la
 pédophilie, du harcèlement sexuel…

Ma production est engagée, même si au premier abord, on pourrait croire à de gentilles illustrations colorées, ludiques, tout droit sorties des contes de fées. Mon univers invite le spectateur sur le terrain connu de l’enfance et des clichés, pour f

aciliter le partage. Je ne veux pas exprimer ma colère par une violence jetée au visage du spectateur. Je veux créer une intimité entre lui, le sujet et moi.

Mon style s’inscrit dans le mouvement figuratif, et l’Art est pour moi un véhicule de communication, de dénonciation et de prise de parole. Ma production se rattache aux enjeux de société et prend à partie le spectateur.

Bien que l’inspiration soit une étincelle, la recherche, le travail et la pratique sont pour moi la grande force motrice de ma production.

Au plaisir de vous accueillir pour un vernissage en personne, en compagnie de l’artiste, le vendredi 8 juillet 2022 dès 17 h, au 548 rue Notre-Dame, Montebello. Nous dégusterons de la pizza froide, une gracieuseté de La Fille du Boulanger et nous servirons la nouvelle bière des Brasseurs de Montebello, Garoloup. Thématique, n’est-ce pas… Gare au loup…
Merci à notre partenaire spécial :
La Fille du Boulanger est une boulangerie offrant des pains sur commande afin de réduire le gaspillage alimentaire. Les pains sont fabriqués en utilisant principalement des fermentations naturelles et des farines fraîchement moulues.